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SOUVIENS-TOI

LA COMPAGNIE

SOUVIENS -TOI 

 

Oui… mais de quoi ? Aurais-tu oublié quelque chose ?

 

Te souviens-tu de l’innocence avec laquelle tes sens et ton imagination créaient le monde tout en le découvrant, ne faisant qu'un avec lui ?

 

Te souviens-tu, enfant, de la première injustice que tu as connue ?

 

Te souviens-tu de ton incompréhension, de ta colère, de ta honte ? Comme si était nié ton droit d’exister ? 

 

Non, tu ne te souviens pas vraiment. Et nous le savons bien parce que nous sommes comme toi. Un désir ardent nous est venu, un dessein profond, de nous rafraîchir ensemble la mémoire. 

 

SOUVIENS-TOI est une compagnie née de la rencontre d’acteurs avec l’œuvre du dramaturge anglais Edward Bond. Elle se consacrera, pour l’essentiel, à monter et jouer ses pièces. Avec une priorité vers le jeune public.

L’œuvre d'Edward Bond est dominée par une préoccupation obsédante, celle de notre « humanité » (1), de notre folie sociale, de l’injustice et de la violence flagrantes de nos sociétés. Une pratique de l’art dramatique interrogeant ce qui fait et défait notre humanité en devenir.

Pour nous souvenir de notre vérité.

 

Pour les grecs anciens, vérité se disait aletheïa, du privatif « a », et de « Léthé », le fleuve de l’oubli,  qui mène à l’Érèbe, l’enfer, où les âmes sans vie et sans mémoire sont retenues comme des ombres sans force ni sentiment. Vérité est absence d’oubli. Souviens-toi ! 

 

Malgré toute la science, toute la connaissance, toute la technique et toutes les études possibles, nous sommes encore capables du pire ?

Demandez à n’importe quel enfant ce qu’il convient de faire, et il vous dira d’arrêter la guerre et vous expliquera pourquoi et comment le faire. Il sait. Car pour lui le sens de la vie humaine, qui est justice, compte plus que tout. 

 

Adultes, nous parvenons à rester assis sans réagir devant les images atroces qui défilent. Y consentons-nous ? Avons-nous oublié ? Sommes-nous les âmes du royaume des morts sans le savoir ? N’est-il pas temps d’accepter d’être responsable du monde au lieu de ne l’utiliser que pour notre bon plaisir ? 

 

Edward Bond vous y invite. C’est là le cœur de ses pièces. Ce n’est certes pas pour vous divertir, et encore moins pour vous imposer des solutions. « Nous mourons de solutions, non de problèmes : tout l’enjeu du théâtre est de faire que le problème devienne réel » (2). Ce qui nous rend humain, c’est la conscience que nous avons de nos problèmes.(3)

Nous partageons sa vision d’un art dramatique, « drama », qui permet d’affronter la réalité globale de notre situation, la traduire en actes, et pas seulement la représenter de manière traditionnelle. Révéler cette lutte livrée pour être humain. Notre théâtre ne peut pas faire autre chose s’il veut créer, affirme-t-il, ce que j'appelle le drame (3).

 

Etrangement, dit-il, en créant une situation dramatique, je produis une forme plus intense de réalité que celles que peut créer la réalité (3). Réalité interrogeant le public sur le sens ...

 

Et ainsi, des questions ontologiques sont adressées à votre imagination et à votre conscience. La conscience que vous avez de vous, des autres et du monde, de vous en lien avec les autres et dans le monde, trouvera vos réponses (3).

 

En faisant confiance à l’impératif d’être humain présent en chaque être humain. Chaque être humain doit apprendre à devenir (3).

Frappé d’entendre les enseignants et les adultes dire du jeune public qu’il ne comprendrait pas ses pièces parce que trop difficiles pour lui, Edward Bond affirme le contraire : ce sont eux qui comprennent le mieux car ils sont plus proches que les adultes des problèmes dont il parle (3).

Nous le savons aussi pour l’avoir expérimenté. D’où notre choix d’aller vers le jeune public, par la représentation en milieu scolaire, sans pour autant nous y limiter. 

 

Nous avions le désir de vous présenter ainsi notre compagnie, sa raison d’être, son projet et son ambition, en attendant de vous rencontrer bientôt.

 

 

  1. NB : Traduit de l’anglais « humanness », humanité pour Edward ne signifie ni l’être humain, ni la nature humaine, ni le genre humain mais doit être créée pour exister, une création de nature sociale, produit d’une culture. Voir La Trame cachée – Glossaire – Humain/humanité par Georges Bas. 

  2. l’énergie du sens – Lettres, poèmes et essaies - « Jouer – Lettre à Benjamin May » - 1992 – ouvrage dirigé par Jérôme Hankins – Editions Climats et Maison Antoine Vitez.

  3. il s’agit de propos rapportés, parfois légèrement reformulés, qu’Edward Bond a prononcé dans une Leçon donné le 14 juillet 2006 à l’Université d’Avignon - « La réalité a perdu sa voix » - Traduction de Jérôme Hankins - Editions universitaires d’Avignon – Collections Entre-Vues.

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